Week 117 – October 4 to October 11

Catherine Radosa

F.V.L.
(HD video, 1’25 » Women, Life, Liberty, in hommage to Iranian women)

Maithili Bavkar

फणी | Comb,
Textile, 2020

Care

Care (for)

Care (about)

(Take) care

(Take) care (of)

(With) care

Care(free)

Manuela Morgaine

Viola’s hair – آزادی زندگی زن, Zhan, Zhian, Azadi, Woman, Life, Freedom.

Kasia Ozga

Milk Bar, participatory art installation, 52 bars of soap produced from breast milk, September 25-30, 2022.

In September, I flew to France alone for a week to hang a solo show Œkoumène (Ecumene) at l’Angle, an art center in La Roche-sur-Foron in the Alps. I have a 9 month-old baby that I usually breastfeed multiple times a day. I collected all of the breast milk that my body produced as I was preparing my exhibition and turned it into soap. The bars of soap were given away for free to the public during the show’s opening night. My action came from a desire to foreground the relationship between my body right here (right now) and the neutral white cube of the exhibition space.

Anne Dubos

Emma’s circus.

Je pense toujours à l’Ukraine. Aux enfants surtout. A tous ces enfants déportés qui vivent désormais séparés de leur famille. J’espère qu’ils tiennent bon. Je voudrais faire quelque chose. Je ne sais quoi.

Alisa Berger

Excerpt from unwavemenot – Without regular operation.

Dettie Flynn

Feuilleton of spinning swinging wishing Girls XXXIV

Responding bodies in water 
Corps dans l’eau en réponse

J’envoie cette lettre de sérénité à notre trois fois vaccinée, Crown Sister, qui joue à nouveau les hôtes du virus, 

I send this serenity letter to our trice vaccinated Crown Sister who is playing host again to the virus, 

I know for a fact that she is an incredible host.
Je sais de source sûre qu’elle est un hôte incroyable.

Liveful performance with camera –  3mins. 58 sec.

Anne Brunswic

Cincuenta pesos, banco central de la Republica Argentina.

Hourrah !

Chacun connaissait l’épopée du libertador Antonio Rivero (1808-1845), vaillant-gaucho-qui-défendit-la-souveraineté-de-la-patrie-sur-les-îles-en-1833 et lutta-pour-les-droits-sociaux-des-travailleurs. On l’avait entendue cent fois depuis son entrée à l’école primaire. La leçon était inscrite sur le billet de 50 pesos. Copier la carte demandait des heures de labeur. Crayon, gomme, crayon, on transpirait sur la dentelle des contours. On aurait dit des poumons rongés par la maladie ou de grosses taches d’encre, ou bien des chiffons en lambeaux flottant sur la surface bleu pâle de l’Atlantique sud. “Nulle terre d’outre-mer n’est plus chère au cœur de notre patrie”, répétait le maître.

Au début du mois de mars 1982, les garçons âgés de 18 ans révolus reçurent chez leurs parents des ordres de mobilisation. La junte militaire en mal de popularité les appelait à chasser l’usurpateur britannique et à libérer les pauvres fermiers. Le peuple répondit d’une seule voix « hourrah ! ». D’immenses foules se massaient sur les places publiques. Des opposants en exil se pressaient dans les consulats pour s’enrôler. Las Malvinas son argentinas. Hourrah ! Après un bref séjour dans les casernes, les chicos furent transportés par avion dans des bases improvisées au sud de la Patagonie. On découvrait l’avion, on découvrait le froid, on découvrit bientôt le chaos qui se dissimulait derrière la discipline militaire. Le 2 avril, le premier contingent fut débarqué sur les îles si chères au cœur du peuple argentin. Sur l’archipel que les Anglais appellent Falklands, l’hiver austral commençait. Les pingouins s’ébrouaient sur les grèves rocheuses, les moutons broutaient la lande pelée. Pas un arbre à l’horizon, le vent, jour et nuit le vent. La boue commençait à se figer en glace. Les chicos grelottaient dans leurs uniformes de toile. On leur ordonna de creuser des tranchées.