Week 127 – December 13 to December 20
Neringa Naujokaite
Liza Dimblebly
Anne Dubos
Quand j’y pense, cette histoire de Care, d’enfants ou de politique, remonte déjà à l’époque de mon second voyage en Inde. J’avais 24 ans quand je suis partie à la rencontre des enfants des rues de Madurai. J’y ai tourné un film que j’avais appelé Habemus Papam. Il recensait notamment, tous geste de soin prodigués aux enfants abandonnés. Il recensait aussi ceux des jeux d’enfants, de même que tous ces gestes de prières qui venaient rythmer plusieurs fois par jour leur quotidien à l’orphelinat. Comme écrasés par le système pyramidal de l’hindouisme, ces enfants nés Dalits avaient été abandonnés par leurs parents qui n’avaient pas la capacité de les nourrir. Recueillis par un pasteur d’obédience évangélique et sa femme, ils vivaient là tous ensemble, regroupés dans une maison de deux pièces, tels les enfants d’une seule et même famille. Je me souviens de cette visite de l’église pentecôtiste un dimanche. J’avais pu filmer les femmes entrer en transe. À travers la transe on lisait comme l’expiation de la difficulté, ou l’impossible douleur de l’être mère. Dans leur prière j’avais l’impression qu’elles exprimaient tout le poids de l’humanité qu’elles portaient comme comprimé sur le coeur.
Aurelia Mihai